
Dernier post consacré à la paternité et le coaching. Et aujourd'hui, on va s'intéresser aux théories du changement, comment vivre ce dit changement et des outils que l'on peut utiliser en coaching pour accompagner ce père dans la gestion de son stress, de ses émotions et ses domaines de vie... A la clé : une vie plus sereine et apaisée.
Nous n'allons pas ici revenir sur le rôle du coach et la définition du coaching. Pour plus de détail, je ne saurai trop vous conseiller que de lire ou de relire le premier article de ce blog et assez simplement intitulé "C'est quoi le Coaching ?". En revanche, il semblait important de rappeler ici que l'intentionnalité du coach est primordiale dans l'accompagnement du père. C'est cette intentionnalité qui va permettre de conserver un cadre, mais aussi de choisir avec soin les questions qu'il va poser, permettant d'être plus pertinent encore auprès des personnes qu'il accompagne !

Objectifs et accompagnement
Aucun père ne se pose pas les mêmes questions au même moment. Il ne faut donc pas s’imaginer le processus de coaching comme quelque chose à mener de façon identique d’un client à un autre. C’est la demande initiale qui déterminera les axes de travail qui régiront le processus de coaching et l’intentionnalité du coach. Par exemple, un père peut se présenter face à un coach avec la volonté d’équilibrer ses domaines de vie et sa vie professionnelle et privée ; on peut aussi imaginer un père venir afin d’améliorer la communication avec sa compagne à qui il n’ose pas dire ce qu’il ressent sur l’arrivée du bébé, etc… Chaque processus de coaching se définie donc comme individuel et unique, avec certes des étapes clés, mais la nécessité de jongler d’un moment à un autre en fonction de la demande du client.
Dans le cas présent, dès le premier entretien avec le client, il est très important de mettre l’accent sur les notions de Protections et de Permissions intégrées dans la règle des 3P. Mettre l’accent sur les possibilités pour lui de discuter de ce dont il souhaite, d’être certain que ses propos ne seront ni jugés, déformés ou répétés est déjà un plus pour que le client accepte de s’investir pleinement dans le processus de coaching. Il comprend qu’il peut être lui-même et peut commencer à faire tomber certaines barrières qu’il s’imaginait et le retenaient jusqu’ici.
Le coach, dans son intentionnalité d’instaurer le rapport collaboratif et d’expliquer le coaching, autorise le client à être à l’aise et à créer un lieu de parole unique et bienfaiteur.
S’il existe plusieurs méthodes pour arriver à déterminer un objectif, dans le cadre d’un tel accompagnement, l’outil du SCORE semble approprié à une telle détermination.
L’intentionnalité de cet outil est de clarifier une demande initiale en brossant l’espace présent, les symptômes du client, ce qui l’emmène à ce processus. Il permet aussi une formulation positive de l’objectif, autorisant le client à réaliser les effets qu’il souhaiterait à l’atteinte de cet objectif. En passant de l’état présent à un futur désirable, le père peut commencer à réfléchir sur les ressources (internes comme externes), les talents et capacités qu’il possède déjà ou qu’il a sa disposition pour l’aider à l’atteinte de son but. Cela lui permet aussi de commencer un travail sur ses croyances (limitantes ou non), ses Drivers majoritaires ou les limites qu’il peut entrevoir à l’accomplissement de son objectif.
En invitant son client à passer d’une case à une autre, le coach montre son intentionnalité et prouve qu’il ne pose aucune question par hasard. Par exemple, lorsqu’il invite le client sur la case méta, après avoir dessiné les contours de l’objectif et les moyens qu’il perçoit à sa réalisation, il lui permet de prendre du recul sur son vécu, le décentre de la situation et permet une libération de la parole.
Grâce à cet outil, le coach permet à son client, lors d’une exploration contextuelle, de clarifier son objectif et d’amorcer un travail identitaire. Pour le père, il lui permet de déjà mettre à mal certaines injonctions qu’il peut subir comme le sentiment de ne pas pouvoir parler de ce qui lui arrive, la pression qu’il peut ressentir ou les besoins nécessaires à son accomplissement. Il peut encore verbaliser plus facilement ses émotions jusqu’alors gardées, pour nourrir cet outil et dévoiler ses ressentis.

Accepter le changement...
Il est possible de « résumer » un processus de changement par une « fin » en deux temps. Un premier synonyme de désengagement et qui provoque chez le client une perte de repère et de son identité. (« Qui suis-je maintenant que je vais devenir père ? », « Suis-je le même qu’avant ? »). Un second temps, qualifié de désorientation/désenchantement, vient marquer l’acceptation pour l’individu à voir une version différence de son avenir mais sans pour autant savoir dans quoi il s’engage.
Entrer dans la parentalité est synonyme de changements que les futurs parents choisissent plus ou moins. A ces changements s’accompagnent des transitions qui font passer un futur père, de ce qu’il était, à ce qu’il est et ce qu’il souhaite devenir. Le coach peut recevoir un futur père qui, même s’il désire les changements inhérents à sa paternité, ne soit pas à même de les gérer et n’arrive pas à accepter ou à admettre ce que sa nouvelle situation va lui apporter.
Le coach doit accompagner son client à identifier les changements externes qui le touchent afin qu’il sache où se situer dans une réalité concrète et accepter cette nouvelle réalité dans laquelle il a sa place et avec laquelle il va devoir interagir. Et là où les transitions semblent plus propres à la personne, la notion de changement intervient plus d’une source extérieure. Lorsque le coach questionne son client, il peut percevoir trois types de changement :
- Le changement de type 0 qui n’oblige pas à un travail, le plus anodin.
- Le changement de type 1 qui oblige à une adaptation comportementale, l’apprentissage obligatoire d’une nouveauté ou l’adaptation à une évolution.
- Le changement de type 2 qui est considéré comme le plus difficile et le plus brutal. C’est ce changement qui bouleverse le plus l’identité de la personne car il l’oblige à un repositionnement et à se questionner sur ses valeurs.
Le coach doit identifier quel type de changement touche un père qui se présenterait à lui, le 1 et le 2 étant les plus risqués car source d’angoisses, laissant ce père dans un vide où il ne sait se situer, ne pouvant plus se fier à ses habitudes passées et ignorant tout de celles qu’il va devoir adopter.
Au travers son questionnement et ses outils, l’intentionnalité du coach est claire : laisser un temps d’introspection à son client pour qu’il amorce un processus de restructuration. Il accompagne son client dans toutes les successions d’étapes qui font une transition. Au-delà de permettre ce temps de réflexion, il replace aussi le père à venir dans l’action et l’émotion en lui permettant de passer d’un état actuel à un état désiré, en se focalisant sur ses valeurs et le sens qu’il donne à sa vie ainsi que sur ce qu’il attend de l’avenir.
Identifier les changements et se situer dans ces transitions est un moyen d’accepter cette nouveauté que sera la naissance/l’arrivée de son enfant et de commencer à y entrevoir la place qu’il pourra y occuper.
Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre, compare le changement à un processus de deuil, avec des étapes par lesquelles le client va passer. Dans le cadre de l’accompagnement des pères, le coach peut utiliser cette courbe du deuil pour que son client accepte la fin de la situation qu’il vit en se présentant au processus de coaching et pour qu’il évolue vers l’intégration complète de sa nouvelle situation. Par exemple :
- Les phases de sidération et de déni correspondraient à ce moment où le client se présente. Il a connaissance de l’arrivée future de son enfant mais refuse les changements qu’une telle nouvelle implique.
- Les phases de colère et dépression correspondraient à cette étape de fragilité pour ce père qui commence à remettre en cause son modèle de vie pour en façonner un autre, plus adapté à sa situation à venir. Ces étapes entrent clairement dans les instants d’introspections, de réflexions et d’adaptations qui incombent à la bonne gestion des transitions.
- La phase de tristesse marque ici la fin de la phase descendante et le début de l’acceptation, la bonne gestion de la situation à venir. Cette étape est cruciale pour le père qui commence à accepter les changements qui le touchent. Il se fait désormais à l’idée que son rythme de vie, ses habitudes et son rôle vont changer.
- Les phases d’acceptation et de changement qui marquent l’appréhension complète de la nouvelle situation du père. Cette situation idéale, l’atteinte de ce qu’il souhaite devenir, est désormais une situation courante.
Travailler sur cette courbe du deuil avec son client est un moyen idéal pour le coach de permettre un nouvel apprentissage sur des situations à venir ou pour une prise de conscience de certaines ressources qu’il possède déjà et qui peuvent l’aider dans l’acceptation de ces changements.

J'aurais aussi pu aborder ici une grille d'analyse et un outil de coaching pouvant s'avérer assez puissant et appelé le Modèle de Hudson et les cycles de vie. Mais, outil important qu'il convient d'expliquer en détail, un autre partir spécifique et dédié à cet outil sera prochainement proposé. Il convient de retenir que pour Hudson, la vie fonctionne par cycle et favorise à la fois un coaching de transition pour « accompagner le changement en favorisant la pro-activité » et un coaching ayant pour objectif la réalisation d’un projet de vie. Ces différents cycles de vie par lesquels passent un individu et les transitions auxquelles il fait face ont été représentés sous la forme d’une roue des cycles de vie. Pour Hudson, chaque individu rencontre successivement (avec des allers et retours possibles dans l’une ou l’autre des phases) ces phases, en fonction de la façon dont nous vivons le changement.
Les Domaines de Vie...
L’exercice des Domaines de vie est un outil qui peut aider à trouver un équilibre dans ce qu’impose les changements. Le coach invite son client à représenter sa vie telle qu’il la vit et à la représenter aussi sous une forme idéale. Au travers un tel atelier, le client compare deux plans d’action et peut réfléchir aux moyens d’atteindre l’idéal que représente le plan B.
Un père qui se retrouve en pleine phase de transition peut travailler sur ses domaines de vie pour entrevoir les possibles. En interrogeant la part de vie qu’il souhaite allouer à chaque domaine, il va être en mesure de se projeter dans les milieux où il s’épanouie le plus. Avec son coach, il va explorer les diverses façons d’équilibrer ces domaines et voir qu’il possède les ressources parfois nécessaires à l’élaboration de cet équilibre. Passer d’un « état A » à un « état B ». Réussir à équilibrer ses envies et ses besoins dans le cadre des domaines de vie serait un facilitateur d’acceptation au changement. Cela permet aussi à cet homme de comprendre qu’il peut ne pas être qu’un père dans ce futur idéal mais aussi rester un homme professionnellement actif, un compagnon, etc…
Là encore, l’intentionnalité du coach est d’accompagner ce père pour le voir continuer à forger son identité et prendre conscience que le changement est possible. Il souhaite que son client parvienne à différencier les domaines dans lequel il s’épanouie, ceux pouvant représenter une force et un atout, et les domaines plus néfastes pour lui, ceux qui pourraient l’empêcher d’avancer.
Rappelons ici que les changements ne sont pas systématiquement inattendus et non souhaités. Rappelons aussi que tous les pères peuvent faire une demande de coaching à tout instant, à n’importe quel stade de la grossesse à la naissance et même après. Certains pères ont déjà bien conscience des paradigmes nouveaux qu’ils vont devoir appliquer pour réussir à garder un état serein dans la paternité. Cela ne signifie en revanche pas qu’ils sont tous aptes à les gérer.
Ces étapes de transitions et changements sont très importantes lors d’un processus car au-delà de l’apprentissage que l’acceptation apporte, elles permettent aussi le passage du père d’un système enfant à un système adulte et mature. Et une fois ce père adulte et mature obtenu, il est possible de travailler plus efficacement sur les injonctions ressenties en lien avec l’identité du père et qui empêcherait son épanouissement complet dans sa paternité.
Dans la première partie de cet article, nous avons vu que l’une des inquiétudes rencontrées dans la cadre de la paternité chez le futur père était l’impression de passivité qu’il pouvait ressentir ; ce sentiment de ne pas savoir faire et ce presque besoin de comparaison à des modèles déjà existant pour se rassurer dans les rôles à adopter. Pour un coach, accompagner ce père lors de cette période délicate de changement et de transition vers l’acceptation d’un nouveau statut et vers de nouvelles opportunités, c’est l’accompagner dans la compréhension de qui il est réellement et l’autoriser à l’être ! C’est lui permettre de comprendre quelles sont ses valeurs réelles, pas celles qu’il mime en suivant ses modèles mais celles qui l’animent vraiment. C’est lui permettre d’assumer son rôle de père de la façon dont il l’entend.
En résumé, les modèles ici utilisés par le coach ainsi que son questionnement lors de l’utilisation de ces modèles permettent au père de commencer un travail de déconstruction des injonctions rencontrées et qui l’empêcherait de bien vivre sa paternité.
Travail identitaire et congruence.
Maintenant que ce père semble être à même de gérer les implications de cette période de changement et transition, il est possible de s’intéresser à une recherche identitaire plus poussée. C’est dans cette démarche que l’accompagnement du coach permettra à son client de comprendre qui il est et ce qu’il veut faire et de se confronter aux problématiques qu’il rencontre et qui pèsent sur la réalisation de son objectif. Il est ici important de souligner le travail nécessaire sur les valeurs, les croyances, les besoins de la personne, ses émotions, ainsi que ses Drivers. Travail qui oblige à une grande introspection. Là encore, nous y reviendrons plus en détail dans un prochain article.

La Gestion du Stress !
Échelle du stress.
Comme chaque père peut se présenter à différents stades personnels et internes dans le processus de coaching, la première étape pour le coach est de définir le sens du stress pour son client, ce qu’il entend par l’utilisation de ce mot (la définition guidant l’intention du coach). Dès lors que le coach a connaissance de ce qui se cache derrière ce stress pour ce père, il peut l’évaluer, grâce à l’échelle d’évaluation du stress.
Cette échelle, basée de 0 à 10 permet au client de se situer par rapport à son stress ressenti sur l’instant et à combien il aimerait être sur cette même échelle (à partir de combien il ne se sentirait plus stressé). Cela va aider le client à se fixer un objectif à atteindre, à lui donner un cap. Au-delà de ce cap à atteindre et de l’état des lieux émotionnels dressés, le coach, grâce à cette évaluation, va permettre à son client de mettre le doigt sur les domaines qui le stress. C’est grâce à une telle évaluation que le client va aussi pouvoir définir des sous objectifs, des paliers à atteindre dans la réalisation de son objectif global. Elle va aussi permettre au coach de mesurer les attentes de son client.
C’est essentiellement en questionnant ce père sur ses croyances et ses valeurs que le coach va lui permettre de travailler sur son stress, de lui faire prendre conscience de ses stresseurs réels et de leurs origines. Trois types de stresseurs sont ici retenus :
- Internes (intégré à l’individu comme par exemple le stress de réussir à créer un lien avec son enfant) ou Externes (qui ne dépendent pas de l’individu comme par exemple le stress de savoir si le bébé sera en bonne santé).
- Positif (challengeant) ou Négatifs (contre-productif et handicapant).
- Aigu (de courte durée) ou Chronique (qui se prolonge dans la durée chez l’individu).
Attention toutefois à ne pas laisser le client confondre stress et stresseurs, la source réelle et le contexte. Le coach doit prendre le temps d’explorer les situations avec son client pour ne pas le laisser s’enfermer dans sa confusion. Par exemple, si le titre que donne le père à son stress est « ma compagne », bien creuser les domaines dans lesquels cette dite compagne pourrait stresser les clients, dans quelles situations, sous quelle parole ou action afin de ne pas généraliser le problème à une seule personne.
En évaluant son stress et les domaines qui le touchent, ce futur père va pouvoir se projeter dans la réalisation d’actions à mettre en place pour en diminuer les effets néfastes.
Impact et Hors Impact.
Utiliser l’outil de l’Impact ou Hors Impact peut permettre au père de prendre conscience de ce sur quoi il peut agir et ce sur quoi il va devoir trouver des alternatives pour en réduire les conséquences négatives. En proposant cet outil à son client, le coach le replace dans l’action et lui donne la possibilité de décider comment agir sur son stress. Il permet au père de trouver des solutions pour être plus à même de gérer ce stress qu’il peut ressentir face à sa future paternité.
Travailler sur les Zones Impact et Hors Impact, c’est balayer le champ des stresseurs de ce père et l’accompagner vers l’atteinte de son niveau de stress optimal, en lui faisant prendre conscience des clés de ce qu’il peut gérer.
Balance du Stress.
Si l’on retient qu’une situation stressante pouvant questionner le père dans sa future paternité provient d’un déséquilibre entre lui et son environnement, il est intéressant de chercher à comprendre comment rééquilibrer les choses afin de trouver un état stable.
En représentant ce déséquilibre sous la forme d’une balance, le coach autorise son client à mettre en lien la perception de ce dont il est capable avec la perception de ce que l’on attend de lui, des exigences qu’il pressent. Au travers de son questionnement, le coach demande plus de détails sur les perceptions de son client, qu’il s’agisse des ressources qu’il a à celles qu’il estime que son environnement attend. En demandant de plus en plus de précisions sur ces soi-disant exigences, le coach va les rendre plus accessibles à son client, moins insurmontables et va lui permettre de comprendre qu’il possède déjà de nombreuses ressources pouvant y répondre. Le père va ainsi mettre en place des actions visant à rééquilibrer cette balance et à trouver un état de stase dans lequel le stress négatif ne sera plus moteur.
Par exemple dans le cas du père qui nous intéresse ici, si pour lui, son environnement lui impose l’exigence de réussir à s’occuper de son foyer et de tous les domaines de vie qui y sont liés pendant que sa compagne se repose, le coach va questionner ces exigences en invitant le client à détailler les domaines de vie dont il parle, qu’est-ce que s’occuper de son foyer, comment le gérait-il déjà avant l’annonce de la grossesse ? Etc… Le but est ici que le client comprenne que les ressources, les capacités et savoirs qu’il a déjà en lui sont utiles à son équilibre, et que les exigences ressenties sont majoritairement affaire de perception.
Un père qui serait à même de travailler sur les éléments d’Impacts et Hors Impacts par exemple ou sur les ressources mises en avant grâce à la balance du stress lui permettrait de réagir pour que l’arrivée d’une nouvelle situation stressante le soit moins et qu’il atteigne moins rapidement le niveau optimal de ce qu’il peut gérer. Et si la finalité d’un processus de coaching est l’autonomie quasi complète du client, il est logique de se demander s’il existe un outil qui pourrait permettre à ce père de conserver cette autonomie face à une situation nouvelle de stress. En cela, connaître et utiliser la capacité maximale d’absorption du stress semble approprié.
Le but à la fin du processus de coaching n’est évidemment pas de voir le client cocher toutes les cases de compréhension et résolutions des problématiques qu’il rencontre, mais qu’il dispose des clés nécessaires pour se comprendre, savoir comment réagir et accueillir cette paternité nouvelle de la façon la plus agréable qui soit.

Renforcement et fin de processus
Il existe plusieurs stratégies applicables par le coach pour renforcer la motivation et la positivité du père, afin qu’il ne se laisse moins envahir par la négativité de certaines situations rencontrées, ou qu’il soit moins soumis à un stress permanent. Si l’on s’accorde sur le fait que « les renforcements s’appuient sur les ressources du client, les perspectives constructives, les progrès dans l’apprentissage, les compétences du client, les réussites par la mise en mouvement, les avancées par les déclenchements », il semble intéressant pour le coach de travailler sur ces renforcements en toute fin de processus afin de valider les acquis de se père perdu en début d’accompagnement et de lui rappeler qu’il est désormais pleinement lui-même, aligné avec ses valeurs, besoins et envies et qu’il peut faire face à toutes les situations que la paternité va lui imposer.
La ligne de vie.
Si le coach souhaite faire travailler le père qu’il a en face de lui à une meilleure prise de conscience de ce qui a été accompli durant tout le processus, à une projection sur son parcours en tenant compte des hauts et des bas rencontrées et avoir une meilleure idée de qui il est et de la situation qu’il vit, il peut proposer l’outil de la ligne de vie à son client.
Si le tracé de la ligne de vie par le client lui permet de réaliser le chemin parcouru, les périodes de développements au sommet et les périodes de doute qu’il a déjà rencontré, elle permet d’aller encore plus loin. En questionnant chaque sommet sur l’environnement dans lequel il s’est accompli, les émotions, visions, valeurs et comportements associés, le coach permet à son client de mieux connaître encore ses compétences et ses envies. C’est un excellent outil de transition pour que ce père puisse penser à demain et trouver en lui les ressources pour toujours rebondir et garder sa motivation intacte.
Les domaines de conscience de Bateson.
Utilisable ici par le coach comme un outil servant à développer et renforcer l’autonomie et la motivation du client tout en en saisissant la profondeur, les domaines de conscience de G. Bateson permettent au client de nourrir ce sentiment de congruence qui le fait être lui-même. Elle permet au père de comprendre comment il fonctionne et comment il évolue, toujours en alignement avec ce qu’il est.
En parcourant le chemin que représente les 6 cases qui fondent les domaines de conscience, le coach invite ce père à se projeter à une date précise (naissance de l’enfant par exemple, premier jour de retour à la maison, son premier anniversaire, etc…) en se connectant à ses émotions et à décrire ce qu’il y voit, ses attitudes, ses ressentis et en récapitulant toutes les ressources, compétences, savoir et savoir-faire qu’il a acquis.
Comprendre, pour ce père, son appartenance à un environnement spécifique, savoir expliquer sa vision de cette projection est un excellent moyen pour lui de se remémorer son rôle, sa place en tant que père et la façon dont il va positivement interagir avec autrui.
Cet outil renforce la cohérence identitaire de ce père qui ne remet ainsi plus en cause son estime de soi.
Effet boule de neige.
Comme cela a déjà été expliqué, croyances, valeurs, émotions et comportements sont liés. Si l’on retient aussi que tout est question de perception, il est possible de résumer nos pensées de la sorte :
- « Tu penses en fonction de ce que tu crois vrai et acceptable.
- Tu ressens les choses en fonction de ce que tu te dis et de tes interprétations.
- Tu agis en fonction de ce que tu ressens.
En tout ce processus Mental, Émotionnel puis Comportemental, aboutit à un résultat qui aura tendance à venir confirmer tes pensées, entretenir tes émotions et renforcer tes croyances ».
En utilisant la méthode rétrograde dans son questionnement, le coach va chercher à alimenter les croyances positives futures de son client une fois son objectif atteint. Il va demander au père face à lui de se projeter dans un futur à objectif atteint pour en faire un présent réel. Puis de ce présent réel, le coach va aussi questionner le point anciennement présent devenu passé. Il va ainsi pouvoir demander, maintenant que l’objectif est atteint, ce qui a changé pour ce père dans sa paternité, comment les choses se déroulent, ressent-il toujours autant de stress, arrive-t-il à équilibrer ses domaines de vies qui pouvait être perçu comme une crainte, etc… En regardant ce passé, le coach va aussi pouvoir demander à ce père une explication sur les ressentis et les étapes par lesquelles il est passé pour parvenir à son changement et aux résultats qu’il observe dans ce futur devenu présent. Ce père alimente ici ses croyances positives et nouvelles sur la parentalité, celles qu’il a adopté lors de ses phases de changements, transitions et quêtes identitaires et va les nourrir de motivations fortes et pensées tout aussi positives pour améliorer la force de ses pensées, de ses émotions et de ses comportements. L’obtention d’un résultat, s’il correspond à ce qui était souhaité, viendra à son tour alimenter de nouveaux et plus intensément les croyances déjà établies. C’est ici un cercle vertueux que le coach peut alimenter en renforcement pour que son client père puisse garder sa motivation et son autonomie intacte.
Il existe une approche psychosociologique à cet effet boule de neige qui le considère comme un moteur important du comportement et presque contagieux. Si un père se met à agir et à alimenter positivement son cercle vertueux et que son entourage en voit les effets, comme une éducation plus positive par exemple, moins d’énervement face à l’inconnu que représente un enfant, moins de fatigue, plus d’énergie, une meilleure communication, etc… l’entourage en question peut être amené à inconsciemment reproduire les mêmes schémas. L’ampleur du phénomène augmenterait donc et se rependrait de plus en plus vite.
...En Conclusion...
« Que représente la paternité face à ce poids, cette certitude qu’est la maternité ? » Cette citation de Shashi Deshpande vise à montrer l’une des problématiques les plus présentes dans ce que peux ressentir un père face à une paternité. Il n’est pas question ici de mettre en rivalité les hommes et les femmes sur leurs rôles et leurs fonctions dans la parentalité et le but n’est pas de les comparer. À l’inverse, il est possible de constater que beaucoup de visions et de croyances sur la paternité sont encore tournées vers le passé. Ce père qui au regard de la loi ne détient plus la majorité des pouvoirs sur ses enfants et son foyer, montre aujourd’hui une motivation de plus en plus forte à s’investir dans ce rôle paternel. Comment faire pour concilier image préconçues et persistantes sur ce que devrait être un père, et les envies ou besoins réels de la personne ? Ce qui ressort des lectures, c’est que beaucoup de pères ont constaté l’apparition de troubles après la naissance. La plupart de ces témoignages montrent le décalage existant entre les attentes d’un père, la gestion de ses craintes et ce qu’il en est réellement. Mais prévenir les craintes du père face à la grossesse ne permettrait-il pas de mieux les gérer, de mener au mieux la naissance et les chamboulements qui en découlent ?
La prévention dans ce que peut être la paternité semble ici importantes. La nécessité de prendre médicalement en charge des hommes et des femmes après la naissance d’un enfant grandit. Ainsi, prendre en compte le père dans l’arrivée du bébé semble être une solution appropriée pour harmoniser des situations familiales parfois compliquées. L’inclure dans les nouveautés, le replacer à égalité avec la mère comme il le souhaiterait, lui permettre de s’éloigner des images inculquées et dont il hérite concernant la paternité, accepter de suivre son instinct, avoir confiance en soi et s’écouter sont des clés pouvant alléger les troubles ressentis par ce père qui se présenterait dans le but d’être accompagné par un coach.
Pour ce coach, il est important de garder à l’esprit l’individualité de son client et la problématique qui peut varier en fonction de son stade de réflexion sur ses attentes. Il est aussi nécessaire qu’il n’oublie pas les difficultés à faire librement parler ce père. L’idée au sein d’un tel processus est de permettre à ce père d’accepter les changements parfois conséquents qu’il peut vivre, de retrouver un rôle et une place en accord avec ses besoins, de trouver une réponse à la fameuse question « qui suis-je ? » et de gérer le stress qu’il peut ressentir pour accueillir cette paternité avec un maximum de sérénité.
S’autoriser à aller bien dans le but d’accueillir son enfant plus sereinement représente une force qui peut soit empêcher l’apparition de ou tout du moins d’en réduire les effets. Au-delà du père, c’est la quiétude du couple qui peut se voir améliorer et ainsi créer une meilleure harmonie familiale pour une meilleure éducation. Un père en « bonne santé », serait aussi l’occasion pour lui de soulager une future mère, majoritairement soumis aux mêmes questionnements que lui.

Spoilers sur les prochains posts :
Dans les prochain posts du blog, on parlera, entre autres choses, de thérapie EMDR, l'importance de la certification du coach, revue de presse/déclarations de certains, bons plans coaching, outils du coach, parentalité, paternité, burn out, bilan de compétences, vie...
Et bien d'autres choses !
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